L'ULTIME COMBAT DE HOUNGBEDJI: TCHOKO TCHOKO

Manœuvres et tractations pour 2011

Présidentielles 2011 : Houngbédji se positionne avec méthode

vendredi 6 février 2009, par DP Le Grand Journal

Deuxième à l'élection présidentielle de 2006, Me Adrien Houngbédji acteur incontournable de la politique nationale, homme de paix et de consensus, l'un des principaux initiateurs de l'intergroupe « G » et « F », tisse sans tintamarre sa toile pour 2011. Au fur et à mesure que les jours s'égrènent et que l'élection présidentielle de 2011 pointe à l'horizon, le président du PRD, docteur d'Etat en droit se trouve dans une posture historique favorable. Jamais depuis 1990 où cet exilé politique condamné deux fois à mort pour son attachement à la défense des droits humains est rentré au bercail, la situation ne lui a été aussi favorable qu'aujourd'hui. Même en 2006 où Houngbédji était considéré favori, il n'avait pas les mêmes atouts politiques.


Romain L. KIKI

Le régime électoral du Bénin est organisé de telle sorte qu'il est impossible pour un candidat à l'élection présidentielle d'accéder à la magistrature suprême sans le soutien des partis et leaders politiques traditionnels. En 1991, le président Soglo a été élu dans ces conditions. En 1996, grâce aux faiseurs de roi, Mathieu Kérékou a fait 10 ans au pouvoir. En 2006, toute la classe politique a choisi Boni Yayi au détriment de Adrien Houngbédji. Aujourd'hui, l'eau a coulé sous le pont depuis l'élection de Yayi.

L'animosité du régime du changment

Sans aucune raison, le régime de Yayi a fait l'option d'enterrer ses bienfaiteurs d'hier et tous les grands partis qui existent avant son avènement. Tous les coups bas ont été mis en marche. Débauchage de députés et membres influents de parti, injures grossières, emprisonnement arbitraire de responsables et militants, assauts électoraux contre les villes dirigées par les amis devenus par la volonté d'exclusion du régime du changement des ennemis. Dans le même sillage, il y a la stratégie d'affaiblissement des partis politiques désormais qualifiés de « vielle classe politique », le non respect de la parole et de la signature données, les velléités de caporaliser toutes les institutions de la République, la violation des libertés essentielles, la création d'une alliance de parti avec pour vocation la phagocytose des partis existants. Toutes ces choses ont créé une crise de confiance chronique et irréversible entre Yayi et toute la classe politique.

La maturité de la classe politique

L'instinct de survie, la détermination de sauvegarder les acquis démocratiques et de redonner à la chose politique toute sa noblesse ont poussé les grands acteurs politiques de notre pays à mettre sur pied un rassemblement politique inédit appelé l' « intergroupe des G et F ». Ce qui est également inédit, c'est la complicité entre Houngbédji et toute la classe politique. Celle là qui fait les rois. De 1990 jusqu'en février 2008, devins étaient les observateurs de la politique nationale qui pouvaient prédire une cohabitation aussi solidaire que plein de sens, citoyenne que fraternelle, entre Houngbédji et les Soglo, Houngbédji et Fagbohoun, Houngbédji et Amoussou, Houngbédji et les jeunes leaders incontournables que sont ceux de la Force Clé et du G13. Que nos hommes politiques en arrivent à l'heure du pardon pour construire l'avenir, c'est un gage de maturité.

La force de l'intergroupe

Si la relation du président Houngbédji avec ses amis de l'intergroupe G et F existait, l'avocat aurait été élu en 2006 à la tête de notre pays eu égard à la réal politique qui gouverne notre démocratie. Les différentes forces politiques au sein de l'intergroupe représentent 56% des suffrages exprimés en 2006, sans compter les suffrages recueillis par Sévérin Adjovi, Célestine Zanou et autres proches de l'intergroupe.

A cet effectif, il faut ajouter les mécontents tapis dans le cercle du président de la République et qui n'attendent que l'approche des élections pour lui tourner le dos. Il faut aussi tenir compte des leaders, maîtres de leur terroir qui ont soutenu Boni Yayi dès le premier tour mais qui aujourd'hui ont rompu avec lui.

Il y a également les amis du premier tour comme l'ex ministre de la Communication de Yayi, Venance Gnigla, actuellement président d'une commission technique au Parlement et l'honorable, l'indétrônable fils de Zê Valentin Houdé. Sans oublier les honorables Edmond Agoua, Rachidi Gbadamassi, Léon Ahossi qui ont pu dicter leur loi dans leur région respective pendant les dernières échéances électorales. Tout ce beau monde qui a finalement rejoint l'intergroupe par le biais du G13 s'entend et décide qu'en 2011, il faut « changer le véhicule et le chauffeur ». Une menace à peine voilée pour Yayi.

L'affaiblissement de Yayi

De l'autre côté, Yayi s'entoure de petits partis et de transfuges incapables de faire individuellement leur preuve. Du fait que Yayi ne pourra plus jamais obtenir ses 35% du premier tour à cause des multiples déceptions infligées à nos populations, les violations répétées de textes de la République et sa fragilisation politique sans oublier la candidature annoncée de Bio Tchané, fils authentique du nord Bénin qui prendra certainement la grande partie des 20% que Yayi avait obtenus dans cette région.

L'intergroupe

Avec tous ces éléments, maître Adrien Houngbédji se trouve dans une position confortable. Il faut signaler que l'intergroupe formel compte en son sein six ex candidats lors de la présidentielle de 2006 à savoir : Adrien Houngbédji, Bruno Amoussou (désormais frappé par le critère de l'âge), Lehady Soglo, Antoine Kolawolé Idji, Lazare Sèhouéto, Antoine Dayori. Mais seul, Houngbédji a pu obtenu 25% contre 17% pour Amoussou ; 8% pour Lehady Soglo … Fort de cela le juriste de haut niveau a une obligation historique, celle d'ouvrer à tout prix pour que l'intergroupe reste solidaire. Car avec tous ses atouts, (expérience et maturité politique, sens de l'Etat, deuxième à la dernière présidentielle), il a plus que jamais la chance avec le soutien et la collaboration de ses amis de donner aux Béninois, ce qu'ils ont toujours désiré pour eux-mêmes et pour la postérité.

La démarche de Houngbédji

C'est conscient de cela qu'assurément maître Houngbédji entretient des relations désormais fraternelles avec la RB, le Madep, le PSD, la Force Clé et le G13. En dehors de ses entretiens réguliers avec le président Bruno Amoussou, Houngbédji et la présidente de la RB, Madame Soglo s'estiment bien. La preuve c'est que la première personnalité qu'elle a reçue depuis son retour au pays n'est autre que Houngbédji. Pour Léhady n'en parlons pas. Le partage du repas cinq durant heures jeudi passé entre Houngbédji et Fagbohoun est un signe tangible de l'union entre les deux frères qui ensemble font assurément 90% des suffrages du Plateau-Ouémé . Avec les responsables du G4 et Force Clé, la solidarité est totalement cimentée Au regard de tout ce qui précède et à voir la démarche du Houngbédji, on peut affirmer qu'il tisse sa toile sans tintamarre pour 2011.



10/02/2009
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