le camp de la majorité: La RB

  Tractations politiques au sommet de l’Etat :Rosine Soglo avec Yayi Boni 23 janvier 2009
La position de la Renaissance du Bénin (Rb) est désormais claire. Après les explications non fondées suite à l’adoption du budget général de l’Etat gestion 2009 et le flou entretenu par la plupart des responsables au sujet de leur réelle position dans la coalition G 4, G 13 et Force clé, la clarification a été faite hier jeudi 22 janvier 2009 à l’Assemblée nationale lors du vote de la loi sur la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication. Tous les députés Rb sont avec le président Yayi Boni.

Les députés de la Renaissance du Bénin ont jeté le masque hier à l’Assemblée nationale. Ils viennent en effet de mettre officiellement fin à leur appartenance à l’opposition non déclarée. Par un vote contre les intérêts du G 4, du G 13 et de Force clé au sujet du dossier de la Haute autorité de l’audiovisuelle et de la communication (Haac) hier en plénière. Après une longue séance de travail de la présidente de la Renaissance du Bénin avec quelques députés du G 4 et de Force Clé vers 14 heures 30 minutes. Mais avant, Rosine Vieyra Soglo a eu un long entretien avec le président de l’Assemblée nationale de la cinquième législature. Le professeur Mathurin Nago est descendu dans le bureau de la présidente de la Renaissance du Bénin pour échanger avec elle sur, dit-on, les dernières conditionnalités de l’adhésion du parti des Soglo aux activités de la mouvance présidentielle au Palais des Gouverneurs à Porto-Novo avant les retombées de leurs actions aux côtés de la majorité parlementaire qui vient à nouveau de changer de camp. C’est par 47 voix pour la mouvance et 35 pour l’opposition non déclarée que le camp présidentiel vient à nouveau d’être réconforté à l’Assemblée nationale. Désormais, le président de la République a les coudées franches pour conduire à sa façon sa politique au Palais des Gouverneurs à Porto-Novo. Parce que les députés de la Renaissance du Bénin ont plus intérêt à sauver leurs intérêts personnels et égoïstes que ceux de la Nation béninoise. Avec cette situation qui n’a pas surpris en tant que tel hier, ce sont tous les dossiers mal ficelés du gouvernement qui pourront passer sans débat. Et Dieu sait que ces dossiers sont nombreux et bloqués depuis des lustres dans les tiroirs de la Direction des services législatifs de l’Assemblée nationale. Il a aussi une liste électorale permanente informatisée (Lepi) aux conditions du gouvernement du Changement. Même si tout le monde en récolterait plus tard les conséquences. Il en sera ainsi de la constitution taillée sur mesure et de la loi référendaire selon les souhaits d’une majorité mécanique. C’est enfin le renvoi aux calendres grecques du processus de la destitution du président de l’Assemblée nationale parce que ce dernier viole au jour le jour le principe de la séparation des pouvoirs et est souvent obligé de recourir au Palais de la République pour trouver les solutions aux petites difficultés qui se posent à son institution. Au terme du vote d’hier, le premier dossier à mettre sur tapis pour son examen immédiat, c’est le rapport de la commission d’enquête parlementaire chargée de vérifier sa gestion. Avant la mise en route des grands dossiers du président Yayi Boni.

Plusieurs leçons à tirer

Si la majorité a à nouveau changé de camp et le président Yayi Boni peut se frotter les mains d’avoir retrouvé ses marques à l’Assemblée nationale, il reste la gestion qui sera faite de cette nouvelle situation qui s’offre à lui. Il va falloir précipiter la formation du prochain gouvernement pour donner confiance aux nouveaux partenaires que constituent les députés de la Renaissance. Avant une certaine date pour ne pas faire voler en éclats la nouvelle majorité mécanique qui n’a, en réalité, rien de consistant. Parce qu’avec l’entrée dans le gouvernement de la Renaissance du Bénin, c’est plusieurs autres anciens partenaires du chef de l’Etat qui pourraient se retrouver en l’air. Parce que le gouvernement n’est pas élastique. Et la pratique qui consiste à remplacer les anciens ministres par des conseillers ou chargés de mission ne peut pas durer éternellement. Si non, on en viendrait un jour à faire face à des dizaines et des dizaines de ces proches du chef de l’Etat. Ils n’auront même pas de bureaux pour faire le travail qu’on attend d’eux. Même s’ils doivent se tirer tous les jours dans les pattes par jalousie.

Rosine rejoint Kindjanhoundé et Houédjissin à son corps défendant

La présidente de la Renaissance du Bénin n’est pas seulement dans la mouvance. Elle vient par son vote d’hier donner raison à ses anciens partisans qui l’ont quittée. Pourtant elle était dans tous ses états quand l’ancien questeur Maxime Houédjissin et bien d’autres militants « Houézèhoué » lui ont claqué la porte pour rejoindre le président Yayi Boni. Que leur reprochait elle à l’époque ? Pourquoi s’acharnait elle contre tous ceux-là alors qu’elle pouvait un jour faire comme eux ? Autant de question qui montrent qu’il n’y a rien d’immuable en politique et il vaut mieux chaque fois savoir raison gardée face à certains comportements. Surtout pour le cas de la présidente Rosine Vieyra Soglo qui a été un grand acteur de l’Alliance Wologuèdè qui n’a rien pu pour son parti au point où elle a été obligée de faire des commentaires hostiles au chef de l’Etat pour finir par initier avec les siens le G 4. Comme si elle avait oublié toutes ses appréhensions contre le président Yayi Boni, elle se retrouve une fois de plus dans cette mouvance pour un nouveau recommencement. Avec désormais les militants et élus du peuple que le président Yayi Boni a débauché. Quelle sera sa collaboration avec ceux-là ? Il ne reste qu’elle seule pour y répondre. Mais, il y a l’avenir de la Renaissance du Bénin pour laquelle elle s’est battue des années durant. A Cotonou et dans le plateau d’Abomey. Outre le fait qu’elle aura du mal à expliquer sa nouvelle prise de position aux électeurs, il y a l’image du parti dans ses fiefs. Et son comportement doit être très apprécié par les éléments Force Clé. C’est à ceux-là que la situation profite énormément. Ils étaient dans une bonne forme dans les régions fon et mahi où la Renaissance du Bénin a perdu assez de terrain. Il sera plus facile pour les populations de faire désormais confiance aux jeunes de l’Alliance Force Clé qui ont plus de rigueur dans leur position et ne se laissent pas aller à la moindre négociation. Surtout qu’on pense, à tort ou à raison que c’est l’argent et les postes de responsabilité qui ont déterminé les Soglo dans leur nouveau choix. Contre les intérêts de leurs électeurs et la nation béninoise qui les a tant soutenus lors de l’arrestation des leurs au sujet de l’histoire de vol des cartes d’électeur à la Commission électorale nationale autonome (Cena) 2008.

L’heure du bilan

Au-delà de ces considérations, le plus dur viendra incessamment. Quand le président Yayi Boni sera obligé de composer avec d’autres partenaires. Parce qu’il n’a que l’arme de débauchage pour déstabiliser ses adversaires et sera contraint de former un autre gouvernement toutes les fois qu’il y aura de nouveaux partenaires. Que deviendront en ce moment les ténors de la Renaissance du Bénin qui n’ont pas su sauver leurs acquis en se désolidarisant de leurs alliés du G 4, du G 13 et de Force Clé ? Il n’est pas exclu que le président Yayi Boni se sépare d’eux en ce moment. Surtout qu’il a un intérêt particulier pour Cotonou pour les enjeux électoraux de 2011 et n’aura ainsi rien à perdre à se séparer d’eux. Pour avoir tout seul le contrôle de la ville et mettre un terme définitif aux contestations autour du marché de Dantopka. Le plus grand perdant dans l’engagement pris par les ténors de la Renaissance du Bénin aux côtés du chef de l’Etat reste à coup sûr le premier adjoint du maire de Cotonou Léhady Soglo. Pour n’avoir pas su dire la vérité à ses lieutenants qui ont cautionné la situation actuelle, il vient de signer sa fin politique. Parce qu’il ne pourra vraiment rien tout seul. Le plus grave viendra quand lui-même décidera d’entrer au gouvernement. Il aura perdu son mandat et une fois remercié, sa réélection lui sera très difficile. Il suffit de se souvenir des cas des anciens démissionnaires des partis politiques pour se rendre à l’évidence. Surtout quand on sait que leur acte avait été motivé d’une manière ou d’une autre.

Jean-Christophe Houngbo (Br. Ouémé-Plateau)

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23/01/2009
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