DISCOURS de Me Adrien HOUNGBEDJI à BOHICON

  Discours du président Adrien Houngbédji à BOHICON

  Excellence Monsieur le Président Nicéphore Dieudonné Soglo, Mesdames et Messieurs les Chefs de Partis politiques,

Mesdames et Messieurs les Honorables Députés,

Messieurs les Maires,

Mesdames et Messieurs les Conseillers municipaux et communaux, Mesdames et Messieurs,

Permettez-moi d’abord de saluer et de remercier avec déférence, le Président Nicéphore Dieudonné Soglo qui, malgré ses lourdes charges et son agenda national et international très rempli, a bien voulu présider nos travaux.

Monsieur le Président, merci au nom de tous ! Je veux vous assurer de notre totale disponibilité à rester à votre écoute. Parce que vous connaissez le pays au plus intime de lui-même, parce que vous avez exercé les plus hautes responsabilités et parce que, de ce fait, vous représentez une mine de sagesse inépuisable. Je veux vous assurer de notre volonté de puiser auprès de vous, le ferment de notre réflexion ct de nos actions.

Permettez-moi ensuite, Chers Amis, de saluer toutes les forces politiques et personnalités de Li société civile qui ont bien voulu répondre présent, témoignant ainsi de l’intérêt qu’elles portent à nos assises Je veux saluer et remercier tout particulièrement le G13, pour le rôle d’aiguillon, le rôle de sentinelle, qu’il joue depuis bientôt deux (2) ans, face aux dérives d’lm pouvoir qui n’a cessé de menacer, de brimer, de corrompre, d’emprisonner, de militariser pour parvenir à ses fins. Et quelles fins ? Rectifier la démocratie. Mes amis, Membres du G4, de Force Clé et du G13, Aujourd’hui est déjà un grand jour ! Une grande première ! D’aussi loin que je me souvienne, jamais encore dans notre pays, des forces politiques, non impliquées dans l’exercice du pouvoir d’Etat, aussi représentatives par leur poids et leur implantation sur l’échiquier national, n’ont eu à réunir leur cadres et leurs élus en conclave, pour confronter leurs analyses, tracer des perspectives et s’organiser pour améliorer la situation politique, économique et sociale du pays. Oui, aujourd’hui est déjà un grand jour, car nous voici du fait de cet événement, engagés sur des pistes qui mènent à l’unité d’action, pour, ensemble, ouvrir les portes de l’avenir. Je voudrais que nous mesurions le formidable élan que nous créons ici, aujourd’hui. Je voudrais que chacun de nous prenne conscience qu’aux yeux de notre peuple, c’est un tournant qui s’opère, un formidable tournant. Ce formidable élan, ce formidable tournant, est souhaité, est voulu, est accompagné par l’immense majorité de nos populations. Car, pour nos populations qui espéraient un véritable changement, les attentes et les espoirs suscités par ce régime se sont transformés en désillusion. Nos populations constatent, désabusées, que : sous le Président Yayi, tout change, pour que rien ne change :

63 ministres en moins de 2 ans et demie de pouvoir et un nouveau remaniement pointe déjà à l’horizon ;

" 4 Dg douane en 2 ans et demi  ; " 3 Dg au port Autonome de Cotonou en 2 ans et demi ;

" 4 Dg à la Sbee, en 2 ans et demi ;

" 2 dg à la Soneb, en 2 ans et demi.

Comment voulez-vous, dans une telle pagaille, accroître l’efficacité des administrations, cultiver l’esprit de responsabilité, obtenir des résultats et contrôler les gestions ? Comment voulez-vous dans un tel désordre faire de l’administration publique un levier de développement ?

" 4 ministres de l’enseignement primaire, en 2 ans et demi ;

" 3 ministres aux affaires étrangères en 2 ans et demi ;

" 4 gardes des sceaux, ministres de la justice en deux ans et demi ; " 3 ministres au ministère de la jeunesse et des sports en 2 ans et demi ; " 3 ministres de l’enseignement supérieur, en 2 ans et demi.

Comment voulez-vous formuler des orientations, assigner des objectifs ambitieux et les réaliser ? La suite est connue : un vrai gâchis ! Rappelez-vous chers amis, nous avions ensemble voté, il y a quelques années, une ambitieuse réforme de l’administration territoriale. L’objectif était de rapprocher l’administration des administrés, de créer de la proximité et de l’autonomie, afin que le développement se fasse à la base. D’où la création de 12 Départements, la création de 77 communes et les pouvoirs donnés aux Maires. Qu’en reste t-il aujourd’hui ? La réforme de l’administration territoriale est plombée, enterrée. En effet, les départements n’ont fait que changer de nom ; les préfets n’ont fait que changer de titre - Kétou est toujours commandé depuis Porto-Novo ; Savè est toujours commandé depuis Abomey ; Bassila est toujours commandé depuis Natitingou.

Rien de changé donc ! Dix ans après l’adoption de la loi portant réforme de l’administration territoriale !

Oui, la réforme de l’administration territoriale est plombée. Plombée parce que ce gouvernement n’a pas compris que le sujet est très délicat, qu’il ne s’accommode pas de l’improvisation, de l’électoralisme et de l’autoritarisme. Il ne peut être résolu que dans le consentement mutuel, au.." termes d’un dialogue préalablement instauré entre les populations concernées, à travers leurs élus et toutes leurs forces vives, sur la base des intérêts réciproques et des compromis consensuellement acceptés. Où en sommes-nous aujourd’hui avec les communes ? Nous avons voulu qu’elles soient autonomes dans leur gestion, qu’el1es aient des ressources propres et qu’elles soient les principaux acteurs du développement local. Et nous savons qu’ils y ont cru, nos maires ! Chacun s’est doté d’un plan communal de développement, c’est-il-dire d’un bon outil. La loi leur avait accordé des moyens ; le précédent régime les en avait privés. Ces moyens leur sont-ils aujourd’hui donnés ? Non, n’est-ce pas ? Rien de nouveau donc sur ce terrain essentiel Pourquoi ? Parce que le Président Yayi attendait de désigner, je dis bien désigner, tous les maires du Bénin pour en faire ses agents de propagande. Et comme cette volonté de domination a été mise en échec dans la plupart des communes, au lieu de s’incliner devant la volonté populaire, le Gouvernement a suscité ici et là des mouvements de contestation, pour ne pas procéder aux installations. En violation de la loi, prétextant des recours à la Cour Suprême dont chacun sait qu’ils ne sont pas suspensifs. Et les recours pleuvent ! Parfois sortis de nulle part ! Qu’importe le vin, pourvu qu’on ait l’ivresse ! Des recours parfois aussi bidon qu’un estagnon, pourvu que les Maires soient de bon teint ! Désormais au Bénin, les Conseillers municipaux sont élus à la Cour Suprême : à la place du secret de l’isoloir, c’est désormais le secret des délibérations. La campagne électorale et les élections ne sont plus qu’une formalité ; rien qu’une formalité : la rectification de la démocratie est en marche !

Comment dans ces conditions ne pas suspecter, a priori, la Lepi d’être une machine à fraude en gestation, aux mains du Gouvernement, alors que de tous nos vœux nous appelons à une réforme du système électoral, qui garantisse davantage la transparence et la sincérité des scrutins ? Comment ne pas nourrir de légitimes inquiétudes pour demain ?

La rectification est en marche ! Marchez donc Messieurs, mais sachez que votre régime succombera de votre boulimie de pouvoir, et de la démesure de vos méthodes. Sachez que ça gronde dans les villages et dans les quartiers. "A force de pourchasser le peureux, lorsqu’il finit par se retourner, plus rien ne l’arrête". C’est la sagesse populaire de chez nous qui le dit, pensez-y. Mes chers amis, jusqu’à l’avènement du Président Yayi, le Bénin était classé parmi les pays en voie de développement. Du jour au lendemain, par décret verbal, nous sommes devenus un Pays Emergent : le Bénin Emergent dirigé par les Cauris Emergents. Comme ça ! Sans aucun égard pour le contenu de la notion, sans aucun égard pour le fossé qui nous sépare des pays qu’on désigne ainsi : L’Inde, la Chine, le Brésil etc. dont le taux de croissance, soutenu par un essor économique sans précédent, avoisine et parfois dépasse les 10% depuis plusieurs années.

Qu’à cela ne tienne, le Gouvernement proclame, toujours par décret verbal, que notre taux de croissance sera de deux chiffres ! Cela· fait bientôt trois (3) ans que nous attendons. Et que constatons-nous ? Que notre taux de croissance plafonné depuis plusieurs années à 5%, n’a guère augmenté ; que la réduction de la pauvreté n’a été qu’un leurre ; que l’immense majorité des Béninois vit toujours dans la précarité ; qu’au classement des pays ayant amélioré leurs performances pour l’opportunité des affaires, nous avons reculé de 15 places ; que le niveau de la corruption est plus élevé aujourd’hui qu’hier. Ce n’est pas moi qui le dis, Messieurs les Emergents ! J’ai puisé aux meilleures sources, les plus officielles, incontestables ! Ah, je les vois venir avec leurs trompettes !

C’est la faute à la crise financière internationale, diront-ils. Mensonge ! Car cette crise, elle date d’il y a seulement quelques semaines, et chacun sait que" les effets de la crise sur les économies du continent sont devant nous …, devant et non derrière. C’est la faute au pétrole diront-ils, dont le prix a atteint des sommets pendant une longue période, entraînant le renchérissement du coût de la vie, notamment celui des denrées alimentaires. Soit ! Mais qu’ont-ils fait pendant ce temps, pour annuler ou atténuer les effets du choc pétrolier ? Ils ont, comme à leur habitude, navigué à vue. Par exemple, pour les produits alimentaires, pendant longtemps, ils ont subventionné, en pure perte, car les sui .ventions ne profitaient pas aux consommateurs, mais aux spéculateurs. Lorsqu’ils se sont rendu compte de leur bévue, les prix étaient déjà trop hauts et la famine installée : 200 Francs le Tongolo de maïs au lieu de 150 Francs en 2006 ; 3500 Francs le sac de riz de 5kg au lieu de 1500 Francs en 2006 ; 800 Francs le litre huile d’Agonli au lieu de 600 Francs en 2006 ; 125 Francs la baguette de pain au lieu de 100 Francs en 2006. C’est alors qu’ils ont décidé d’arrêter l’hémorragie et d’ouvrir des boutiques témoin dont le nombre et les capacités de stockage n’ont évidemment pas suffit à couvrir les besoins et à approvisionner tout le pays.

Nos populations faisaient ainsi les frais de l’inconséquence du Gouvernement. Notre pays a été contraint d’importer même le maïs ! Contraint de solliciter l’aide alimentaire internationale. La politique conséquente, la seule qui vaille dans un pays au climat et aux terres comme les nôtres, la seule politique conséquente, c’était, dès l’avènement du Président Yayi, de promouvoir notre agriculture dans deux directions : les cultures vivrières et les cultures de rente. Cela fait des années qu’on le dit. Au lieu de cela, des dizaines de milliards soit disant injectés dans la filière coton et annonce tapageuse d’un prochain doublement de la production ! Les résultats, on les connaît : trois compagnes, trois fiascos. Le tonnage annoncé avec tintamarre médiatique n’a jamais été atteint. Voilà leurs performances : taux de croissance inchangé, précarité accentuée, recul au classement pour l’opportunité des affaires, encore plus de corruption, hausse incontrôlée des prix des produits alimentaires, échec des campagnes cotonnières ..... Voi1à leur bilan ! Ils appellent cela la prospérité partagée ! Du culot ! Car si prospérité il y a eu, ce fut uniquement pour leurs amis. A l’un Je monopole des marchés de travaux publics ! A l’une le monopole de l’importation du riz ! A l’autre, le monopole de l’escorte des véhicules d’occasion ! Évidemment, ceux-là connaissent la prospérité. Et les Béninois ont compris depuis longtemps que ces privilégiés-là partagent cette prospérité-là, avec certains hauts placés ! Prospérité partagée ! Avouez que ces Messieurs Dames ne manquent pas d’air !

Pendant ce temps, la majorité des opérateurs économiques, ceux qui font honnêtement leur travail, ceux qui soumissionnent dans les règles de l’art, ceux qui refusent d’être les pourvoyeurs de fonds de l’Etat Fcbe, ceux-là subissent la persécution, l’acharnement fiscal et l’asphyxie. Pendant ce temps, le pouvoir d’achat des travailleurs s’amenuise, et leurs revendications restent insatisfaites. Par contre, ce que nous ne pouvons pas contester à ce gouvernement, c’est d’avoir abondamment distribué de pseudos micro- crédits. Je dis pseudo, parce que j’ai entendu récemment une ministre dire que le taux de recouvrement est des plus faibles. C’est-à-dire que les femmes ne rembourseraient pas. Mais comment voulez-vous que le taux de remboursement soit élevé, lorsque vous avez fait de cet instrument, un fonds de commerce électoral ; lorsque le critère économique n’est plus le critère d’attribution ; lorsque ces fonds sont distribués massivement en période électorale, sans autre encadrement que vos partisans politiques qui se servent largement, et parfois jusque dans vos permanences électorales ?

Nous savons tous que lorsque les sommes allouées sont de vrais micros crédits, accordés par des structures qualifiées, pour des activités identifiées, dans un environnement de confiance et de responsabilité, les femmes remboursent, à 80% et au-delà. Si les résultats font aujourd’hui défaut, c’est faute par le Gouvernement d’avoir soutenu les réseaux privés de micro finances dans les communes, c’est faute par le Gouvernement d’avoir renforcé la professionnalisation du secteur, c’est faute par le gouvernement d’avoir créé des filières spécialisées. En un mot, le régime actuel n’a pas su définir et mettre en œuvre une véritable politique de développement de la micro finance. Il a préféré faire main basse sur cette manne financière. Tout comme il a fait main basse sur les fonds de l’escorte des véhicules d’occasion. 20 Milliards de recette annuelle non budgétisés et dépensés sans autorisation du Parlement ! Et sans le moindre contrôle ! C’est-à-dire en toute illégalité.

Les marchés publics portant sur des centaines de millions, passés de gré à gré, au mépris de la loi ; les ordres de paiement unanimement dénoncés hier, redevenus aujourd’hui monnaie courante ! Quelqu’un a parlé à juste raison d’indiscipline budgétaire. Une indiscipline budgétaire qui cache une propension à la gloutonnerie et à la boulimie : 3 milliards et demi pour organiser une fête, 300 millions pour une clôture, 7 milliards pour réfectionner des bâtiments, 9 milliards de dépenses diverses, c’est-à-dire d’argent de poche ! Et comme cette boulimie n’a pas de limite, les voilà qui présentent un collectif budgétaire pour dépenser encore 197 milliards en 2 mois. Et quand l’Assemblée leur demande de justifier d’abord ce qu’ils ont fait des 1000 milliards reçus dans le budget initial, pas de réponse. Quand on leur demande comment ils entendent dépenser 197 milliards pour les deux derniers mois de l’exercice budgétaire, toujours pas de réponse. Pas de réponse, car le simple bon sens voudrait que l’essentiel de ces dépenses soit inscrit dans le budget 2009 en cours d’examen. Et c’est désormais leur habitude, lorsqu’ils sont coincés, lorsqu’ils n’ont pas de réponse : ils refusent le débat contradictoire et ils verrouillent les médias. Quand l’Assemblée Nationale rejette un projet de Budget rectificatif scandaleux, ils passent outre et prennent une ordonnance. A ce train là, si nous n’y prenons garde, ils gouverneront tout le reste du temps par ordonnance.

Chers amis, nous avons le droit d’être préoccupés pour la démocratie. A quoi sert l’Assemblée Nationale, si chaque fois qu’elle dit non, le Gouvernement prend des ordonnances après avoir essayé de corrompre et d’acheter des députés ? A quoi sert la Cena si les résultats qu’elle proclame sont rejetés par le Gouvernement chaque fois qu’ils lui sont défavorables ? A quoi servira bientôt la Cour Suprême elle-même, si dans un tel environnement, il ne lui reste d’autres choix que de confectionner dans les communes des majorités favorables au gouvernement ? A quoi servira bientôt la Cour constitutionnelle, si sa lecture de notre Constitution, doit absolument coïncider avec celle de la Présidence de la République ?

A quoi servira t-il bientôt d’aller aux élections, si les résultats n’en seront validés que s’ils donnent satisfaction au pouvoir en place ? L’indépendance de la Justice elle-même, si souvent proclamée, ne risque-t-elle pas de devenir un simple slogan ? C’est notre démocratie elle-même gui se trouve menacée. Cc sont nos libertés, nos droits fondamentaux, la crédibilité de nos institutions, gui se trouvent menacés. Nous les avons acquis au prix de la vie pour certains, au prix de la prison, au prix de l’exil, au prix des spoliations pour d’autres, au prix du combat de tous et de chacun d’entre nous. Au dernier classement d’Amnesty International, nous avons rétrogradé pour ce qui est du respect des droits de l’Homme. Au dernier classement de Reporters sans Frontières, nous avons rétrogradé au plan de la liberté de la presse ; et des cas comme Andoche Amegnisse n’ont pas encore été pris en compte. Rétrogradé encore, au plan de la sécurisation des investissements.

Où allons-nous ?

Pouvons-nous accepter la brutalité d’un pouvoir qui ne respecte pas la loi, qui embrigade nos institutions, qui foule aux pieds nos libertés ? Il n’existe pas de démocratie sans opposition. Pour que ce b-a ba consacré par la loi fasse l’objet d’un décret d’application, la semaine dernière, il a fallu que nous plaidions dans tous les cercles où nous sommes admis ; il a fallu que nous menacions de faire défiler les populations avec des banderoles et de faire un sitting continu devant la Présidence de la République. C’est alors et alors seulement ..... , grâce à la crise politique. Et quel décret d’application ? Une coquille vide ! Le Gouvernement a t’il vraiment cru que nous avons réclamé ce décret pour rouler dans une voiture officielle, ou pour avoir un chargé de mission ? Si c’est ce qu’ils ont cru, alors qu’ils prennent leur copie. Ce que nous voulons, c’est un décret d’application qui nous donne un accès équitable aux médias, un droit de réponse au gouvernement, qui garantisse et protège nos manifestations pacifiques au lieu de les réprimer, qui garantisse la sécurité des opposants. Comme dans toutes les démocraties dignes de ce nom.

Il est maintenant évident que ce régime n’a cure de la démocratie. Il est maintenant évident que ce régime n’a que deux préoccupations : assurer sa longévité par la confiscation des espaces de libertés et s’accaparer par tous moyens les richesses du pays. A aucun moment, ce régime n’a montré la boussole de l’action gouvernementale ; à aucun moment, ils ne nous ont dit quel est le cap et quelles sont les étapes ?

Lorsque vous conduisez un peuple le nez dans le guidon, sans un programme d’actions déclinées et agencées, lorsque vous naviguez à vue, lorsque vous vous précipitez, lorsque vous vous dispersez, lorsque votre priorité exclusive est l’obtention d’un 2ème, d’un 3ème voire d’un 4ème mandat, vous ne pouvez diriger le pays avec esprit de suite et cohérence.

C’est pourquoi, ils sont obligés de tromper le peuple, à coup de panneaux publicitaires, à coup de premières pierres posées avant même que Je financement des projets ait été bouclé. Trois ans durant, ils nous auront divertis, amusés par des effets d’annonce, par des décisions gadgets. Les choses sérieuses doivent être traitées avec sérieux. C’est le cas de notre système éducatif Dans l’enseignement supérieur par exemple, la priorité c’est la qualité, avec des salles de cours, des amphis dignes du nom, avec des bibliothèques fournies et régulièrement actualisées, avec des plates formes informatiques et numériques qui raccordent les Ecoles, les Lycées, les Collèges et les Universités béninoises aux autres universités du monde ; des laboratoires et des équipements qui facilitent les efforts de recherche ; des formateurs bien formés et bien payés. Voilà les priorités pour notre école. Mes chers amis, Je pourrais multiplier les exemples ! Dans d’autres domaines ! Le changement que veulent les Béninois, c’est une amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Le changement qu’ils veulent, c’est donner du travail aux jeunes. Cette aspiration des Béninois au vrai changement est constante légitime, irréversible. La réponse qui leur est donnée par ce régime, n’est que de l’esbroufe, un leurre, une illusion. Des effets d’annonce.

Diriger un pays est une affaire sérieuse. Très sérieuse. Nous devons donc penser à l’alternance démocratique et nous organiser pour qu’elle intervienne. Comme de plus en plus de Béninois, l’alternance, j’y crois ! Je me suis laissé dire que la foi est un formidable levain. La foi a quelque fois manqué à certains de nos engagements politiques. Et parce qu’elle a manqué, nos options ont été problématiques, nos chemins obscurs, tortueux. Parce que l’éclairage et la détermination que procure la foi ont manqué, nous avons cheminé dans le doute, dans l’hésitation, dans la suspicion, puis dans la division. Avec la foi, tout devient possible ! En tout temps ! Partout ! Ce qui ’vient de se passer aux Etats-Unis, et qui n’a pas fini d’étonner, c’est la foi à l’œuvre, c’est la foi dans ses œuvres. Il illustre ce que la foi est ce que la foi peut, ce que la foi fait.

Ayons foi en l’avenir de notre beau pays, le Bénin.

Parce que l’Union fait la Nation, nous gagnerons.

Je vous remercie.



22/01/2009
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